Le bord des routes est un projet qui s’est dessiné au fil des ans, à travers les prises de vues que je réalise systématiquement lors de mes déplacements en voiture. Je pars généralement avec une large avance pour pouvoir prendre les plus petites routes, et avoir le temps de m’arrêter pour saisir les images que je vois défiler derrière mon pare-brise. Ainsi, ce projet fonctionne comme un peu comme un long travelling sur le paysage que je traverse, avec des histoires qui se trament dans l’épaisseur des images, et qui racontent une région ou un territoire à un moment donné.
Je cherche à raconter le paysage dans lequel nous évoluons et que nous parcourons au quotidien. Je suis convaincue que le paysage nous fabrique autant que nous le modelons selon nos besoins, et qu’il nous influence certainement autant que nous cherchons à le maîtriser et à l’organiser. Il ne s’agit pas seulement d’établir un rapport personnel avec le territoire regardé, mais encore de trouver ce qu’il y a de collectif et de commun dans ces paysages familiers. Je cherche les interstices dans lesquels nous logeons nos petites parts d’humanité. Cet exercice que je me suis imposé au fil du temps, s’est tranformé en une volonté de photographier les territoires et les paysages contemporains, qui plus est, à un moment charnière de notre société, où des questions cruciales se posent sur nos avenirs communs (aux territoires et aux humains qui y habitent).
Le paysage est le témoin de nos modes de vie, de nos résistances, de nos liens à ce qui nous entoure, humain.es et monde vivant réunis. Il est donc pour moi absolument capital de le regarder, pour comprendre et analyser les évolutions du monde dans lequel nous vivons aujourd’hui.

2023-2024 * Delphine Boeschlin

Issue d’une famille franco-américaine, Anne Sarah Sanchez développe un travail sculptural qui interroge les notions de traduction et de transformation. Elle puise dans les objets quotidiens, voire banals, pour en dégager des images et des formes qui témoignent d’un récit. Elle arrive en France à l'âge de 10 ans. Après l’obtention de son D.N.S.E.P. à l’ESADHaR de Rouen en 2019, elle étudie la conception éditoriale à l’Université de Rennes 2. Depuis la fin de ses études, elle a eu l’occasion de travailler dans plusieurs résidences d’artistes en Normandie et en France telles que l’H du Siège à Valenciennes, le SHED à Notre-Dame-de-Bondeville, La Cherche à Cherbourg-en-Cotentin et plus récemment à l’Usine Utopik à Tessy-Bocage. Elle a également pris part à des expositions collectives et une exposition personnelle intitulée Bag&Baggage au Collectif d’En Face à Rouen. Enfin, elle a pu organiser et mener divers workshops et ateliers pour des publics variés lors de dispositifs tels que DE VISU de la DRAC Normandie ou bien pour des centres d’arts.

2024-2025 * Anne Sarah Sanchez

Anne Sarah Sanchez, Sans-titre, 2021, ©.KIT
Anne Sarah Sanchez, ©.KIT

Projet de résidence "FOULTITUDE"

Le cabinet de curiosité repose sur la notion de collection, du recueil d’objets divers et variés. Mais il est aussi et surtout marqué par une esthétique de la singularité. L’enjeu de cette résidence est de poser un regard sur le spectre des objets et éléments dessinant les contours du territoire et du patrimoine Les Falaises du Talou. Nous créerons ainsi, à l’échelle de l’intercommunalité, une série de collections fictives, constituées d’objets imaginaires et de formes inventées mais tous issus du réel (timbres, fèves, cartes postales, boutons, etc.). Ces différentes productions se déploieront dans un cabinet de curiosités à ciel ouvert sur l’ensemble du territoire.
Manon Freulon est une designeuse diplômée de l’École Supérieure d’Art et Design de Saint-Étienne. Elle travaille au sein d’espaces collectifs où les personnes sont confrontées à leurs rapports aux autres. Dans ces lieux où tout le monde n’a pas la même facilité pour exprimer ses idées ou ses ressentis, l'artiste souhaite interroger nos moyens de communiquer. Elle cherche aussi à provoquer la curiosité et l’amusement, en imaginant des objets à activer, qui soient des supports d’expression pour les usager·ères. Ces objets relationnels sont des médiateurs, entre et au sein de groupes divers, que ce soit au sein d’une exposition, en cassant la frontière entre artistes et visiteur·euse·s, ou à l’échelle d’un quartier, en facilitant les interactions entre les habitant·es.
https://manonfreulon.com/

2025-2026 * Manon Freulon

Projet de résidence "Le Caddie de Mamie"

« Le caddie de mamie » est un de ces compagnons, qui supportent et déplacent plus que nous ne pourrions le faire seul·e, il nous accompagne à la ville comme à la campagne sur les places de marché ou dans les supermarchés. Je souhaite envisager cet objet comme un support d’expression et de partage dans l’espace public. Les habitant·e·s, associations, établissements éducatifs, extrascolaires et médico-sociaux, les musées pourront s’en emparer pour partager leur travail, des textes ou des dessins. Pour échanger des services ou donner des objets… Les usages sont vastes et seront à inventer. « Le caddie de mamie » circulera au sein de Saint-Aubin-le-Cauf et des communes aux alentours, il pourrait se déployer sur les marchés, au sein des EHPAD et dans les médiathèques… Le but de ce projet est de mettre en lien des personnes dont la rencontre n’est pas évidente. Par exemple entre les habitué·e·s du marché et les résident·e·s de l’EHPAD, en partageant le quotidien, les actualités, les événements, les questionnements et les découvertes de chacun·e hors les murs. J’espère aussi inviter les habitant·e·s à être curieux·euse·s de ces installations qui prendront place dans la ville.
Parole en cours (2022-2025), objet imaginé avec les habitant·e·s du square Schoelcher à Saint-Étienne. ©Manon Freulon
©Manon Freulon